Des invités du FSJU parlent de la Tsedaka et de la solidarité

Dans la classe d’Emmanuelle et Corinne, CM1

A l’occasion de l’appel national de la « Tsedaka », où nous avons étudié la notion de solidarité et réfléchi ensemble aux valeurs de justice sociale, nous avons eu le plaisir de recevoir dans notre classe de CM1, Madame Diana Attia et Monsieur Fabien Azoulay (papa d’Orlie) du FSJU (Fonds Social Juif Unifié).

Après une belle introduction de Lou pour les accueillir, les élèves ont posé leurs questions :

 

Pourquoi avez-vous choisi ce travail ? Depuis combien de temps travaillez-vous dans cette association ?

Diana Attia : Je travaille dans le milieu social depuis vingt ans. Celui-ci m’a toujours attiré.J’aime être au contact de l’autre, dans cette relation enrichissante d’aide et d’échanges et soutenir des programmes qui permettent aux personnes en difficulté de s’en sortir.

Fabien Azoulay : L’action sociale permet d’accompagner les personnes en difficulté (au sens large)à s’intégrer dans la société. La déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen précise que “les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit”. Ainsi, nous venons en aide aux personnes qui n’ont pas de travail mais aussi à celles en situation de handicap, aux personnes âgées, aux enfants maltraités, aux femmes battues…

 

Combien de personnes pensez-vous avoir déjà aidées ?

Cela est difficile à évaluer, nous aidons des familles principalement. Il existe différentes sortes d’aides. Nous permettons par exemple à des enfants de découvrir la mer, qu’ils n’ont jamais vue. Dans ces moments, il nous arrive de détecter des difficultés qui donnent lieu à des aides complémentaires aux familles.

 

Comment sont-ils devenus pauvres ?

Parfois les personnes rencontrent d’énormes difficultés : maladie, handicap, perte d’emploi…et elles n’ont aucune famille pour leur venir en aide alors elles se tournent vers des associations que le FSJU va soutenir.

 

Quelles actions menez-vous pour aider les pauvres à se nourrir correctement ?

Le FSJU a pour fonction de trouver de l’argent auprès de donateurs, auprès de l’Etat. Il organise aussi des galas afin de récolter des fonds…

Il participe à la mise en place d’épiceries sociales qui pratiquent des petits prix afin de permettre à chacun de faire ses courses et d’acheter à la hauteur de ce qu’il peut. Des cartes alimentaires sont aussi à leur disposition.

Il faut comprendre qu’il est primordial de rendre accessible la possibilité de se nourrir correctement c’est-à-dire en respectant un équilibre alimentaire. Malheureusement, on sait que la précarité engendre souvent l’obésité donc nous nous devons de garantir à ces personnes en difficulté, l’accès à des produits sains.

Comment font-ils en hiver ? Où dorment-ils ? Comment se nourrissent-ils ?

La pauvreté revêt beaucoup d’aspects. On peut avoir un toit et vivre de façon précaire, dans un lieu insalubre, non chauffé et mal manger…On peut aussi ne pas bénéficier de domicile fixe et être hébergé chez des amis ou dans des hôtels. Mais la question du logement est finalement bien plus compliquée en été qu’en hiver. En effet, beaucoup de structures sont à la disposition des personnes en difficulté quand il fait froid (gymnases…), mais en été les associations ferment (départs en vacances du personnel) et cela devient plus compliqué de gérer cette précarité.

Qu’est-ce qui vous bouleverse le plus ?

Fabien Azoulay : Beaucoup de situations nous bouleversent. Il est difficile de faire face à des personnes qui peinent à se nourrir, à dormir au chaud. Les personnes les plus fragiles de notre société (les personnes âgées, les enfants) nous touchent énormément. Assister à l’arrivée d’un enfant de quatre ans à ” la maison des enfants” de Rueil-Malmaison restera pour moi un souvenir émouvant. Je me suis demandé ce qui l’avait conduit ici, était-il orphelin, maltraité ? Et ce petit bonhomme de douze ans qui, ce jour-là, lui a tendu la main pour lui faire visiter ce qui allait devenir sa nouvelle maison m’a lui aussi totalement bouleversé.

 

Si quelqu’un de votre famille était pauvre, que feriez-vous ?

Cela n’est pas si facile d’aider ses proches. Souvent, quand ils sont dans le besoin, ils ont honte et le cachent à leur entourage. Mais s’il arrive que je sois au courant, je les renseignerai sur les diverses associations qui peuvent les aider.

 

Combien donnez-vous aux pauvres (argent, logements, vêtements…) ?

A l’échelle de la France, le FSJU est une toute petite association. Il en existe beaucoup d’autres. Le FSJU a pu aider cette année quarante familles à se loger ou se reloger de manière digne et ainsi échapper à ce que l’on appelle “le mal logement”.

De plus, le FSJU vient en aide financièrement à une centaine d’autres associations. Des distributions de colis sont organisées pour les personnes les plus démunies.

Enfin, du 15 novembre au 15 décembre a lieu la grande campagne de la Tsédaka, qui permet de collecter environ trois millions et demi d’Euros par an. Cet argent est bien sûr redistribué dans toute la France via les associations.

 

Est-ce facile de leur trouver un logement ? Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ?

Non, cela n’est pas facile surtout que toutes les personnes n’ont pas besoin de la même réponse au même moment. En effet, quelqu’un qui est depuis longtemps dans la rue aura besoin d’entrer d’abord dans un programme de logement temporaire afin de l’accompagner vers la possibilité d’un logement plus pérenne. De même, une famille qui doit être relogée à la suite d’un incendie par exemple, doit, elle aussi, bénéficier d’un logement temporaire. Il faut savoir qu’en France, il existe deux types de logements : privés et sociaux. Ces derniers permettent d’accéder à un loyer adapté à ses revenus.

Est-ce que vous voyagez pour aller aider les pauvres ?

Diana Attia : J’ai eu l’occasion de voyager pour participer à deux missions humanitaires, l’une en Afrique et l’autre en Inde mais jamais dans le cadre du FSJU.

Fabien Azoulay : Je voyage en France environ tous les deux mois, dans les grandes villes où se trouvent les associations à qui nous distribuons de l’argent. En effet, le FSJU a le devoir de veiller à la bonne utilisation de l’argent engagé.

 

Etes-vous déjà allé au Palais de la Femme ?  Savez-vous tout sur le palais de Blanche et l’avez-vous déjà visité ?

Ce lieu que nous connaissons est en effet pensé pour le bien-être des femmes. Il leur permet non seulement de répondre à leurs besoins primaires (manger, dormir, rester propre…) mais il leur garantit aussi un lien social via des échanges, des activités, des sorties…Tout cela participe à leur épanouissement.

 

Connaissez-vous Laetitia Colombani et l’avez-vous déjà rencontrée ?

Nous n’avons pas cette chance ! Mais cette entrevue qui se profile pour vous prochainement est une grande chance. En effet, prenez toujours le temps dans votre vie de rencontrer des gens, de les écouter : notre vie peut être changée par une rencontre !

 

La classe de CM1 remercie grandement Diane Attia et Fabien Azoulay pour leur générosité et pour cet échange si riche ancré dans nos mémoires !